Pour comprendre pourquoi les animaux ont besoin de s'acclimater, il suffit de donner un exemple pratique : une race bovine originaire d'Inde s'adaptera plus facilement à un climat chaud que les races continentales d'Europe tempérée. Les animaux, pour être en pleine forme, doivent atteindre ce que l'on appelle l'équilibre thermique.
Avec cette idée claire, les agriculteurs analysent les caractéristiques climatiques de leur région et, par conséquent, choisissent l'une ou l'autre race à élever. Un animal qui ne souffre pas de stress thermique a plus de chances de rester en bonne santé et en bien-être, ce à quoi tout agriculteur responsable s'attend.
La capacité d'acclimatation des animaux
Les animaux vertébrés sont classés, en fonction de leur capacité de thermorégulation, en 2 grandes catégories. Nous les montrons ci-dessous.
Poïkilothermes ou animaux à sang froid
Ce sont des amphibiens, des reptiles et des poissons, dont la température corporelle est variable et dépend des conditions climatiques environnementales. Bref, ces êtres vivants manquent de mécanismes de thermorégulation.
Homeothermes ou animaux à sang chaud
La plupart des animaux domestiques appartiennent à ce groupe, car ils ont un système de thermorégulation efficace. Ce système est assez complexe, en particulier chez les mammifères, qui possèdent de nombreux mécanismes de régulation.
Certains de ces mécanismes sont physiques - comme la vasodilatation ou la sueur - et d'autres mécanismes chimiques - comme la variation des hormones et du métabolisme.
Thermorégulation : production et dissipation de la chaleur corporelle
Dans les environnements chauds, il est nécessaire que les animaux soient capables d'éliminer la chaleur corporelle, à la fois celle produite à l'intérieur d'eux et celle qu'ils reçoivent de l'environnement. Sinon, sa température monterait sans limite et il finirait par être mortel.
Pour éviter cela, les êtres vivants doivent atteindre un équilibre thermique, c'est-à-dire celui dans lequel la chaleur produite et dissipée sont équivalentes. Un animal produit de la chaleur de plusieurs manières :
- En premier lieu, parce qu'il est acquis de l'extérieur, en raison du rayonnement solaire ou des températures extérieures élevées.
- Deuxièmement, parce qu'il est produit par votre corps, par le biais du métabolisme basal, de la digestion, de l'activité musculaire et de nombreux autres processus métaboliques.
Pour dissiper cette chaleur emmagasinée, l'animal utilise différents mécanismes d'évaporation, de rayonnement, de convection ou de conduction. Les 4 voies sont efficaces tant que la température ambiante est suffisamment basse.
Pour cette raison, lorsque la température ambiante dépasse la température corporelle, les mécanismes de thermorégulation commencent à défaillir. Un animal qui n'est pas acclimaté à l'environnement n'est pas capable de supporter cette.
Acclimatation des animaux : application aux bovins
L'énergie du rayonnement solaire est retenue par les animaux. Dans certains cas, cela équivaut ou dépasse la dépense énergétique produite par le métabolisme basal. De nombreux facteurs influencent cette rétention de chaleur chez les espèces bovines.
Par exemple, les vaches à pelage foncé retiennent beaucoup plus d'énergie que les vaches à pelage clair. Par conséquent, dans les climats tropicaux et subtropicaux chauds et humides, les races aux couleurs claires et lumineuses sont les plus appropriées. Au contraire, à haute altitude, une couche sombre est préférable, car la température est plus basse et il est nécessaire de conserver le plus de chaleur possible.
Les bovins adaptés au désert auront une fourrure plus claire sur l'abdomen et leurs membres seront plus longs. Ainsi, votre corps sera le plus protégé possible de la chaleur du sol.
Effet de la fourrure sur l'évacuation de la chaleur
De manière générale, il existe 2 types de poils chez les vaches :
- Les cheveux courts, qui est composé de follicules pileux primaires auxquels sont associées des glandes sudoripares. Ces formations excrètent un plus grand volume d'eau par la sueur et, avec elle, la température « excessive ». C'est le pelage typique des races acclimatées aux environnements chauds.
- Les cheveux longs, laineux, formé de follicules primaires et secondaires, avec des glandes sudoripares moins nombreuses ou plus petites. C'est la fourrure des bovins continentaux. Ce manteau crée une couche isolante entre la peau et l'environnement extérieur, avec laquelle il retient l'humidité et la température. Idéal pour les climats froids; mortelle dans les climats chauds.
L'importance de la transpiration pour l'acclimatation des animaux
Les glandes sudoripares jouent un rôle fondamental dans la dissipation de la chaleur. Il influence à la fois sa quantité, ainsi que son emplacement et son type. Par exemple, la sueur s'avère être la forme la plus courante de thermorégulation par évaporation chez les vaches. Plus encore que le halètement, utilisé dans une plus large mesure par d'autres animaux domestiques.
Le type de peau d'un animal est ce qui détermine le nombre de glandes sudoripares. Peut-être plus important que la quantité, c'est qu'ils sont situés plus près de la surface, ce que, par exemple, le zébu réalise.
Taille et conformation de la vache
Les animaux adaptés aux zones chaudes ont un corps beaucoup plus mince, avec une plus grande distance entre le garrot et le sternum, et un ventre surélevé. Cette conformation s'adapte plus facilement aux températures élevées car il a une plus grande surface corporelle. De cette façon, les animaux sont capables de dissiper plus de chaleur.
La capacité d'acclimatation des animaux et son influence sur le choix de l'éleveur
Grâce aux informations recueillies, on voit comment un agriculteur avant-gardiste doit prendre en compte de nombreux facteurs lors du choix de son bétail en fonction de sa situation géographique.
Tant la taille de l'animal, sa conformation, la longueur de son poil ou sa couleur, influenceront sa capacité à se thermoréguler. Seul un animal capable d'atteindre l'équilibre thermique survivra dans des climats à températures extrêmes.