Les chauves-souris aident-elles à la pollinisation ?

La pollinisation se fait par différents vecteurs. Le vent, l'eau et les animaux sont les principaux. Les pollinisateurs numéro un sont les insectes, et comme tout le monde le sait, les abeilles. Cependant, de nombreux autres êtres vivants collaborent à ce phénomène, comme les chauves-souris.

Les insectes, les oiseaux et les mammifères contribuent à la pollinisation de différentes espèces végétales. Le pollen est piégé dans les cheveux, les plumes, les jambes ou d'autres parties du corps et tombe avec le mouvement de l'animal dans d'autres fleurs. Parmi les mammifères qui réalisent ce travail, on peut souligner le pouvoir pollinisateur des chauves-souris.

Pollinisation nocturne

On dit que les chauves-souris soulagent les abeilles la nuit. Bien qu'il existe quelques exceptions, la grande majorité des chauves-souris sont des animaux nocturnes, donc ce dicton n'est pas tout à fait faux.

Les chauves-souris aident à la pollinisation de nombreux types de plantes tropicales, comme les bananes, les mangues ou les goyaves. Ce sont des animaux clés pour le maintien de la biodiversité, car ils sont capables de répandre du pollen sur des distances considérables en vol.

Bien que toutes les zones tropicales n'aient pas la même intervention de pollinisation des chauves-souris, elles sont réparties dans toute l'Afrique, l'Amérique, l'Asie et les îles du Pacifique.

Les chauves-souris nectarivores

Parmi les différentes espèces de chauves-souris, on retrouve des régimes alimentaires différents : insectivores, frugivores, polynivores, nectarivores, sanguinivores et carnivores, reflétant la diversité du groupe.

Dans les écosystèmes tropicaux, les chauves-souris qui consomment des produits végétaux jouent un rôle écologique important. Lorsqu'ils se nourrissent du nectar des fleurs nocturnes, leurs poils sont imprégnés de pollen et, lorsqu'ils se déplacent vers d'autres fleurs, ils agissent comme des pollinisateurs des mêmes plantes qui leur servent de nourriture.

Lonchophylla robusta

Cette espèce unique est un exemple de chauve-souris nectarivore. Il est distribué par la Colombie, le Costa Rica, l'Équateur, le Nicaragua, le Panama, le Pérou et le Venezuela, les zones tropicales.

Grâce à sa longue langue, semblable à celle d'un colibri, cet animal est capable d'obtenir le nectar de fleurs allongées et étroites, comme ceux du genre Werauhia. Les anthères de la fleur laissent saupoudrer le pollen sur la tête des chauves-souris et ainsi la pollinisation se produit.

Phyllonycteris poeyi

C'est une espèce de chauve-souris moyenne, endémique de Cuba, de la République dominicaine et d'Haïti. Il habite en groupes dans les galeries les plus reculées des grottes. Il se nourrit de pollen, de nectar et de fruits d'une grande variété de plantes, mais il inclut également des insectes dans son alimentation.

Voir avec vos oreilles

Certaines fleurs tropicales ont développé des stratégies pour refléter le son et ainsi être plus facilement trouvées par les chauves-souris nectarivores de la région.

De nombreux animaux, comme les chauves-souris, utiliser le son à haute fréquence comme outil pour se guider à travers le monde. Pendant le vol, ils émettent de courts couinements par les narines ou la bouche, générant des ondes sonores que, lorsqu'elles rebondissent sur la surface d'objets, les chauves-souris sont capables d'entendre.

Ces informations auditives sont rapidement traitées par leur cerveau en continu, ce qui leur permet d'ajuster leur trajectoire au fur et à mesure qu'ils volent, ce qui est très utile pour attraper des proies, comme les mites ou les moustiques.

Les chauves-souris nectarivores émettent des sons doux qui, en rebondissant sur les fleurs et les plantes, les renvoient des informations précises sur l'emplacement, la taille, la forme et même la texture que ces animaux sont capables d'interpréter. De cette manière sophistiquée, la chauve-souris vole jusqu'à ce qu'elle s'adapte parfaitement à la fleur.

Des fleurs qui reflètent le son

Le plus curieux de tout ça est que certaines espèces végétales ont coévolué avec les chauves-souris poussant dans leurs zones de passage et améliorant leur arôme avec des composés soufrés, qui sont perçus par ces mammifères ailés à de longues distances.

Certaines fleurs prennent même des formes spécifiques que ces chauves-souris peuvent plus facilement trouver grâce à l'écholocation. La plante tropicale Mucuna holtonii il est pollinisé par les chauves-souris et oriente les pollinisateurs vers ses fleurs au moyen d'un "guide acoustique".

La fleur contient un petit miroir concave qui fonctionne comme un œil de chat optique, mais dans le domaine acoustique, car il reflète la majeure partie de l'énergie des appels d'écholocation des chauves-souris dans la direction d'incidence.

Une lame plate normale ne réfléchit le son qu'une seule fois lorsqu'elle rebondit dessus. Cependant, une forme concave renvoie les échos plus fortement, avec un angle assez large à l'approche de la chauve-souris. En d'autres termes, cela fonctionne comme une antenne parabolique.

Ainsi, les chauves-souris profitent en se nourrissant du nectar des fleurs tropicales et celles-ci de la pollinisation que ces animaux effectuent avec leurs longs vols.

Chauves-souris vs. colibris

Les chauves-souris n'ont rien à envier aux oiseaux pollinisateurs. En moyenne, les chauves-souris distribue 10 fois plus de grains de pollen que les colibris. Ils sont capables de transporter le pollen plus loin, car ils recherchent de la nourriture dans un rayon plus large.

Compte tenu de la fragmentation dont souffrent les forêts tropicales, la pollinisation à longue distance est de plus en plus nécessaire. Grâce à la capacité de voir à travers le son, les chauves-souris jouent un rôle très précieux dans la pollinisation de ces écosystèmes.

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