L'insecte feuille : crypsis ou mimétisme ?

Quand on observe un animal qui se camoufle avec son environnement, la notion de mimétisme vient directement à l'esprit. Il en existe de nombreux exemples dans la nature, n'est-ce pas ? Phasmes, phalènes aux couleurs brunes imitant l'écorce des arbres et bien d'autres. Mais, nous n'utilisons peut-être pas très bien le terme. Nous allons couvrir ce débat linguistique avec la crypsis de l'insecte feuille.

Crypsie ou mimétisme ?

Avant de présenter cet invertébré fascinant, il est nécessaire de définir la définition des deux termes :

  • Le mimétisme est la capacité de certains êtres vivants à ressembler à d'autres animaux. Cela peut leur donner une variété d'avantages, allant de l'évitement des prédateurs à la chasse plus facile.
  • Crypsis est la capacité de certains animaux à passer inaperçus au milieu où ils sont.

Ainsi, lorsqu'un faux serpent corail ressemble à une autre espèce très venimeuse, nous parlons d'un type de mimétisme, mais lorsque nous abordons la capacité de l'insecte à feuilles à simuler le feuillage, nous sommes confrontés à un phénomène cryptique.

Ces termes sont si similaires qu'ils peuvent prêter à confusion, et pour cette raison, nous allons illustrer leurs différences avec l'exemple de l'insecte foliaire.

Le monde fascinant de l'insecte feuille

Les fílidés ou insectes foliaires sont une série d'invertébrés appartenant à l'ordre des phasmes (insectes phasmes et apparentés), et se caractérisent par le fait qu'ils représentent le niveau de crypsis le plus élevé possible dans l'environnement naturel. La forme de leur corps, leur coloration et même leur comportement ils imitent parfaitement le feuillage dans lequel ils vivent.

Voici quelques caractéristiques du genre Phyllium:

  • Comme son nom l'indique, leurs corps imitent parfaitement une feuille: ils ont un aspect arrondi et aplati sur l'abdomen, et leur petite tête ressemble à la base de la feuille.
  • Le niveau d'imitation est tel que les terminaisons nerveuses des ailes de cet insecte représentent parfaitement le système d'irrigation d'une feuille.
  • Sa pigmentation peut varier en fonction de l'humidité ambiante, montrant des couleurs vertes, jaunâtres ou brunes selon le lieu d'origine.
  • Ils présentent un net dimorphisme sexuel, puisque les mâles sont plus élancés, ont des antennes plus développées et les ailes occupent une plus grande proportion de leur corps. Cela a un sens biologique clair, car dans certains cas ils doivent voler pour pouvoir chercher des femelles et se reproduire.
  • Ils sont strictement herbivores et ne se nourrissent que des feuilles de certaines plantes.

Une vie de tromperie

Nous avons choisi cet ordre d'insectes parce que ils représentent parfaitement la différence entre crypsis et mimesis. Voyons cela avec un exemple :

L'insecte à feuilles épineuses Extatosoma tiaratum, Un proche parent de celui mentionné ici, il montre un comportement fascinant dans ses plus jeunes stades :

  • Les nymphes qui viennent d'éclore de l'œuf mesurent moins d'un centimètre de long et sont totalement impuissantes face aux dangers de la nature.
  • Ils optent donc pour une technique basée sur le mimétisme : ressemblent à la fois morphologiquement et comportementalement fourmis, car il y a très peu d'animaux adaptés pour les utiliser comme source de nourriture (myrmecophages)
  • Imitant ces insectes moins appétissants, maximiser vos chances de survie.
Les nymphes du genre Extatosoma sont pratiquement les mêmes qu'une fourmi.

Nous espérons que vous avez pu observer la principale différence entre la tactique de dissuasion sexospécifiquePhylliumet le genre Extatosome.Les insectes foliaires du premier genre sont cryptiques, car ils ressemblent aux feuilles dans lesquelles ils habitent, tandis que ces derniers sont mimétiques, car ils ressemblent à un autre animal.

Différentes tactiques, le même objectif

En tout cas, nous sommes confrontés à une confusion de langage qui est plus anecdotique qu'autre chose, car au final, tant la crypsie que le mimétisme ont la même fonction chez ces animaux : évitement des prédateurs.

Plus importante que la désignation des processus naturels est leur compréhension, et la signification évolutive de ces tromperies est claire. La seule arme que présentent ces êtres vivants est leur capacité à passer inaperçus, et donc, à la fois leur corps, leurs habitudes et leur comportement. se sont adaptés à cette stratégie.

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