Si le règne animal nous apprend quelque chose au quotidien, c'est bien l'impressionnant potentiel d'adaptation de diverses espèces. De nombreux êtres vivants s'habituent aux circonstances les plus défavorables qui tentent de détruire leurs populations, comme, par exemple, l'application de poisons et de composés toxiques en milieu agricole. Cela peut être surprenant, mais certaines espèces d'insectes sont devenues résistantes à certains insecticides après de nombreuses années d'exposition.
Comment se développe cette immunité ? Quels effets ce potentiel adaptatif a-t-il sur le milieu agricole ? Ensuite, nous résolvons ces questions et bien d'autres.
L'insecticide idéal
Avant d'entrer pleinement dans le monde de la résistance aux insecticides, il est essentiel d'avoir une brève compréhension de leur fonctionnement. En général, ce sont des composés chimiques qui agissent sur différents systèmes de l'invertébré. Ils sont répartis en quatre catégories principales :
- Les que avoir une action sur le système musculaire ou nerveux des larves, par exemple les pyréthroïdes.
- D'autres agissent en inhibant la croissance et le développement des larves, par exemple en rendant impossible la synthèse de la chitine, un composé essentiel pour l'exosquelette des insectes.
- Ceux qui agissent sur le système musculaire ou nerveux des adultes, par exemple les carbamates.
- Certains fondent leur mécanisme d'action sur briser les membranes digestives des insectes adultes. Ceci est réalisé avec des bactéries telles que Bacillus thuringiensis, qui génère des cristaux de protéines qui mettent fin à la vie de l'animal.
En plus de ses mécanismes d'action, un insecticide doit répondre à diverses exigences pour être considéré comme une solution idéale à un ravageur. Il s'agit notamment des éléments suivants :
- Grande spécificité, c'est-à-dire qu'elle n'affecte que les espèces à problèmes et ne cause pas de dommages au reste de la faune.
- Qui a une faible toxicité pour les animaux humains et non humains.
- Faible dose létale, le rendre efficace avec une petite quantité.
- Faible coût de production.
- De caractéristique latente mais non cumulative. C'est-à-dire qu'il reste viable assez longtemps pour tuer le ravageur mais qu'il ne s'accumule pas dans les chaînes trophiques après avoir agi.
Comme on peut le voir, fabriquer un insecticide efficace n'est pas une tâche facile. Malgré les efforts humains pour maximiser la létalité des espèces ciblées sans causer de dommages à l'environnement, il existe des espèces d'invertébrés qui ont réussi à contourner cette condamnation à mort. Voici comment ils l'ont fait.
Existe-t-il des insectes résistants aux insecticides ?
Selon l'Insecticide Resistance Action Committee (IRAC), cette résistance est définie comme un changement héréditaire dans la population d'insectes nuisibles qui se traduit par des échecs répétés de l'efficacité du produit chimique. Bien qu'il ne semble pas, nous sommes confrontés à un mécanisme très évident de sélection naturelle.Prenons un exemple :
Les populations d'insectes, comme d'autres animaux et plantes, ils subissent des mutations au cours du temps. D'un point de vue théorique, une de ces variations génétiques pourrait conférer une résistance à un insecticide donné, convertissant ces individus en R+. Ce n'est pas un mécanisme volontaire de l'animal, puisque les mutations sont aléatoires.
Ces insectes R+ survivraient à la pulvérisation du composé chimique, ils seraient donc les seuls à se reproduire. Ainsi, petit à petit, tous les individus de la population qui ne sont pas R+ finiraient par être remplacés par leurs compagnons résistants. La vitesse à laquelle la résistance se développe dépend de plusieurs facteurs :
- À quelle vitesse les insectes se reproduisent.
- L'aire de migration des espèces nuisibles.
- La persistance et la spécificité de l'insecticide.
- L'heure et le nombre de pulvérisations de l'insecticide sur la population à éradiquer.
Des solutions possibles
C'est en raison de cette résistance acquise que l'IRAC met à jour des documents d'information sur l'utilisation des insecticides et la gestion des cultures agricoles. Il est recommandé, par exemple, faire des rotations dans les produits chimiques utilisés avec une certaine périodicité.En ayant différentes méthodes d'action, on évite qu'une série d'individus du ravageur se démarquent longtemps des autres.
Ces documents soulignent également l'importance de toujours administrer les doses recommandées sur les contenants, car l'application d'une quantité sublétale sélectionne très rapidement des insectes moyennement résistants à l'insecticide.
Comme nous l'avons vu, la nature présente des réponses adaptatives à toute situation.Les espèces animales sont dynamiques, changeantes et la sélection naturelle agit sur elles, choisissant toujours les individus les plus aptes. Les insectes résistants aux insecticides en sont un exemple clair.
Ainsi, la lutte entre le secteur agricole et l'évolution elle-même se poursuit (et se poursuivra) dans le temps. Alors que les humains conçoivent des moyens plus efficaces de lutter contre les parasites, les membres d'entre eux se battent pour leur survie.