Imaginez que vous vous cassiez un bras et que vous puissiez dire "ça ne marche pas, je vais l'enlever" et vous en obtenez un nouveau. Cela semble fou, non? Eh bien, des limaces de mer Elysia marginata- ils font quelque chose de similaire, mais avec tout leur corps.
Ces lignes sont encore un autre épisode d'un animal doté de capacités dignes d'une bande dessinée de super-héros. Heureusement, la science est là pour expliquer comment fonctionne l'autotomie chez les invertébrés, alors ne manquez pas cette occasion.
Autotomie : arracher des pièces et survivre
Etymologiquement, le mot autotomie signifie "se couper" -du grec ancien ??, "lui-même", et??, "couper"-. Cela semble impensable, mais pour certaines espèces, c'est le dernier recours pour survivre à une attaque de prédateur.
Dans le cas des animaux vertébrés, où l'autotomie est couramment observée, il existe généralement des muscles spécialisés qui permettent aux os de l'articulation de se séparer, qui se contractent ensuite pour éviter les saignements. Selon les espèces, ce membre se régénère à nouveau -comme chez certains reptiles-, bien que le résultat soit généralement inférieur à l'original.
Cependant, le cas de laElysia marginata c'est spécial. Le processus ne semble pas être une réponse à la prédation et n'est pas du tout aussi brutal que celui des vertébrés. Si votre curiosité vous a piqué, vous avez les clés de ce mécanisme biologique dans la section suivante.
Des limaces de mer qui perdent la tête
Elysia marginata C'est une limace de mer qui habite le fond de l'océan Indo-Pacifique, où elle se nourrit d'algues. Si vous pensez que se décapiter est quelque chose de particulier, vous devez savoir ceci : ce gastéropode il fait aussi la photosynthèse.
Cette photosynthèse se produit grâce à la kleptoplastie, un processus par lequel ces limaces de mer incorporent les chloroplastes des algues qu'elles mangent dans leurs propres tissus. Ainsi, ils obtiennent de l'énergie de 2 manières : se nourrir et profiter de la lumière qui atteint les fonds marins.
L'autotomie du Elysia marginata
L'étude publiée dans la revue Biologie actuelle, dirigé par le biologiste Sayaka Mitoh, découvert ce fait par pur hasard : un jour, les chercheurs ont vu la tête de l'une des limaces ramper au fond du réservoir, laissant le corps derrière elles. Au début, ils pensaient que le gastéropode allait mourir, car il manquait d'organes vitaux.
Pourtant, jour après jour, le corps de la limace s'est régénéré, au point d'être complètement neuf au bout d'un mois. Ce processus n'est pas inconnu, car il existe chez des animaux tels que l'hydre et les vers plats, mais il n'a jamais été observé chez des animaux complexes tels que les limaces de mer.
On suppose que l'utilité de cette autotomie est de se débarrasser des parasites internes et d'autres maladies mortelles.
Pour autotomiser la tête, l'organisme de Elysia marginata il arrête simplement de nourrir les cellules qui séparent la tête du corps, pour que les tissus soient détruits et séparés. À partir de ce moment, sa capacité de photosynthèse fournit à la section séparée suffisamment d'énergie pour commencer la régénération.
De plus, il a été enregistré que ce processus était plus facile pour les jeunes limaces, car les plus âgées finissaient par mourir. En quelques jours, la plaie ouverte à la tête guérit et, en une semaine, ils ont généré un tout nouveau cœur.
Notes finales sur les limaces de mer
Lorsque, dans les premières lignes, nous avons parlé de capacités héroïques, il n'est pas clair si l'homme a d'abord imaginé des superpuissances basées sur la nature ou si la nature s'est avérée être telle que nous l'imaginons. Dans tous les cas, la capacité de perdre un membre et de le régénérer est plus courante qu'on ne le pense dans le règne animal.
De nombreux autres organismes sont capables de pratiquer l'autotomie, à un degré plus ou moins grand : du célèbre lézard aux axolotls en voie de disparition -qui régénèrent un membre perdu en l'espace d'une semaine-, on ne peut que se demander ce qu'il restera à découvrir.