Comment les super vers transforment la mousse de polystyrène en aliments sains

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Anonim

L'un des plus gros problèmes écologiques aujourd'hui est l'utilisation des plastiques et leur dégradation. Dans la nature, ces objets dérivés du pétrole sont transformés par très peu d'animaux, ce qui entraîne une accumulation excessive qui ne peut jamais être corrigée. Cependant, certains super vers ont récemment été décrits et sont capables de transformer la mousse de polystyrène (un type de plastique) en nourriture.

Le polystyrène extrudé ou aussi appelé polystyrène expansé, est l'un des plastiques les plus utilisés pour les emballages alimentaires et même les appareils électroménagers. Pour cette raison, il est normal que leurs déchets soient excessifs et dangereux pour l'environnement.C'est pourquoi l'existence de supervers, qui transforment la mousse de polystyrène en nourriture, est si importante. Apprenez-en plus à leur sujet dans l'espace suivant.

Pourquoi les plastiques sont-ils difficiles à dégrader ?

Les plastiques sont constitués de molécules géantes appelées macromolécules, créées artificiellement à partir de molécules de carbone plus petites. Ce processus est appelé polymérisation et leur confère une grande inertie chimique. En d'autres termes, ils sont moins sensibles à l'oxydation, à l'humidité ou à l'attaque de certains produits chimiques.

Cela signifie que les micro-organismes, tels que les bactéries, les champignons et les protozoaires, ont beaucoup de mal à transformer les plastiques en matière organique. Par conséquent, la décomposition naturelle, qui ne devrait durer que quelques mois ou quelques années, dure plusieurs centaines d'années.

Grâce à leurs caractéristiques inertes, les plastiques sont devenus trop utiles pour la vie humaine, car ils aident à protéger les aliments de la dégradation naturelle.Cependant, cette même capacité en fait un grave danger pour l'écosystème car il leur faut entre 100 et 1000 ans pour se désintégrer.

Les super vers qui mangent du polystyrène

Une étude publiée dans la revue Environmental Science & Technology mentionne que différentes espèces de vers de farine pourraient survivre dans un environnement contaminé par du polystyrène. De plus, ils ont pu digérer de grandes quantités de ce plastique et le transformer en dioxyde de carbone.

Ces petits vers sont en fait les larves du tribolium de la farine (Tenebrio spp.), il était donc trop surprenant qu'ils aient une telle capacité. Comme si cela ne suffisait pas, ils pourraient survivre simplement en consommant le Styrofoam sans aucun autre type de complément alimentaire.

En 2022, un groupe de scientifiques de l'Université du Queensland (Australie) s'est rendu compte que le ver de farine n'était pas le seul à pouvoir consommer du polystyrène.Une autre espèce de coléoptère appelé Zophobas morio avait également cette capacité et a même terminé son cycle de vie entier avec seulement ce plastique comme nourriture.

Pourquoi sont-ils appelés supervers ?

Il est important de noter que la dégradation du polystyrène ne conduit pas à son utilisation comme ressource alimentaire. Vu sous un autre angle, le simple fait que les vers de farine soient capables de désintégrer ce plastique ne signifie pas qu'ils obtiennent des nutriments en le consommant. C'est ce qui se passe avec les larves appartenant au genre Tenebrio.

Dans le cas de Zophobas morio, les vers décomposent la mousse de polystyrène et gagnent ainsi de l'énergie et des nutriments, ce qui en fait des super vers. Grâce à cette caractéristique unique, la possibilité de les utiliser pour réduire la pollution par les déchets plastiques s'ouvre.

Comment arrive-t-on à dégrader le polystyrène ?

La capacité des supervers à décomposer le polystyrène est fournie par les micro-organismes qui habitent leurs intestins.Ces petits êtres détruisent les molécules de plastique et libèrent leurs nutriments. Sans eux, les fragments de polystyrène traverseraient tout le système digestif et ressortiraient inchangés.

En laboratoire, 100 supervers sont capables de décomposer entre 34 et 39 milligrammes de styromousse par jour. Environ 50 % du plastique sera utilisé comme nutriment, tandis que le reste sera converti en dioxyde de carbone.

La dernière étape

Les micro-organismes qui habitent l'intestin des supervers sont très divers et différents, puisque chacun soutient la digestion d'une manière différente. Parmi tous, seuls quelques-uns sont ceux qui soutiennent vraiment la destruction et l'exploitation des composants en plastique. Pour cette raison, les scientifiques ont utilisé des techniques de métagénomique pour analyser le microbiote intestinal et trouver les coupables.

Bien que cela semble simple, le processus prend du temps et implique l'analyse d'une énorme quantité de données. Pour cette raison, la seule chose qui a été réalisée a été d'identifier les genres de bactéries Pseudomonas, Rhodococcus et Corynebacterium comme coupables possibles.

Bien que le ou les gènes impliqués dans la dégradation du polystyrène n'aient pas été identifiés, cette recherche est une nette avancée dans la lutte contre la pollution plastique. Il est fort probable que la prochaine étape se concentrera sur la recherche des enzymes responsables de ce phénomène. Cela suffirait à les produire synthétiquement et en grande quantité sans compter sur le ver.

Comme vous pouvez le constater, il faudra peut-être encore plusieurs années pour régler le problème de la pollution plastique. Cependant, les développements actuels sont prometteurs et les attentes sont élevées. À ce stade, il ne reste plus qu'à espérer que les enquêtes se déroulent sans heurts et que l'humanité profite bientôt de ses bienfaits.