La résistance aux antibiotiques est un problème qui inquiète chaque jour davantage au niveau de la santé, il est donc considéré comme un problème majeur de santé publique. Rien qu'en Espagne, on estime que 2 500 décès par an sont causés par la résistance aux antibiotiques, et on s'attend à ce que ces chiffres augmentent considérablement.
Qu'est-ce que la résistance aux antibiotiques ?
Pour comprendre ce problème, nous devons réaliser que les antibiotiques sont produits naturellement par de nombreuses bactéries, ils sont donc une arme utilisée par de nombreuses espèces de micro-organismes, de la même manière qu'il existe des défenses contre eux, comme la résistance aux antibiotiques.
L'introduction pendant la Seconde Guerre mondiale des antibiotiques en tant que médicaments en médecine humaine a fait monter en flèche la quantité de substances antibiotiques auxquelles les bactéries doivent faire face, provoquant une sélection naturelle brutale.
Fondamentalement, ce qui se passe, c'est que les antibiotiques tuent les bactéries qui ne sont pas résistantes à l'antibiotique utilisé. L'utilisation de doses correctes dans la maladie appropriée permet d'éliminer pratiquement 100% de la population bactérienne, mais des erreurs de médication peuvent entraîner la survie d'un pourcentage de bactéries plus ou moins résistantes.
C'est-à-dire, en donnant les mauvais traitements antibiotiques, nous encourageons les bactéries résistantes à survivre. Ces bactéries peuvent transmettre les gènes qui les aident à résister aux médicaments à leur progéniture ainsi qu'à d'autres bactéries, et de mauvais traitements successifs peuvent encore améliorer cette protection, créant des bactéries multirésistantes.
Résistance aux antibiotiques en médecine vétérinaire
La santé humaine a joué un rôle énorme dans la propagation de la résistance aux antibiotiques: Traiter les maladies virales avec des antibiotiques -lorsque ceux-ci sont destinés à des maladies bactériennes- ou ne pas respecter les directives ou l'utilisation de vieilles pilules d'autres traitements sont des pratiques qui l'ont favorisé.
Cependant, il est vrai que la résistance aux antibiotiques a aussi une origine vétérinaire, tant chez les animaux de compagnie que surtout chez les animaux d'élevage, et est-ce que certaines industries ont tendance à administrer des antibiotiques à l'ensemble du troupeau à titre préventif.
Il est possible de traiter les infections et autres maladies des bovins avec une plus grande prudence, et l'Espagne est, avec Chypre et l'Italie, l'un des pays qui administre le plus d'antibiotiques aux bovins.
Il existe de multiples outils de défense qui ont été mis en place tant au niveau de la santé humaine que de la santé vétérinaire lorsqu'il s'agit de lutter contre la résistance aux antibiotiques. Du Réseau de surveillance vétérinaire de la résistance aux antimicrobiens créé à Madrid, au Plan national de résistance aux antibiotiques ou PRAN, en passant par des agences telles que l'ECDC, l'OMS ou l'EFSA.
Ces institutions et plans stratégiques tentent d'amener la médecine humaine et vétérinaire vers une utilisation plus rationnelle des antibiotiques, grâce à une collaboration entre vétérinaires et médecins.. En premier lieu, il est essentiel de surveiller l'utilisation de ces médicaments en médecine humaine et en santé animale, en plus de le faire avec l'apparition d'une résistance aux antimicrobiens.
D'autre part, des organisations comme l'OMS appellent à l'identification des antibiotiques critiques, ceux qui sont importants pour traiter les bactéries multi-résistantes, et limiter leur utilisation lorsqu'ils ne sont pas strictement nécessaires.
La maîtrise de ces résistances se fait sur plusieurs fronts : réseaux de laboratoires, promotion des tests d'identification, de diagnostic et de sensibilité ou création de guides de bonnes pratiques. L'amélioration des mesures d'hygiène et de biosécurité permettrait de réduire les infections, ce qui optimiserait l'utilisation des antibiotiques.
C'est pourquoi la tâche du grand public est d'être sensibilisé à une utilisation responsable, et respecter à la fois les directives de nos médecins lorsqu'ils nous traitent et celles de nos vétérinaires lorsqu'ils traitent nos animaux de compagnie. Et, surtout, ne tombez pas dans les pseudosciences comme l'homéopathie, qui ne provoquent pas de résistance car elles manquent d'effets.
