Quand on pense à une espèce envahissante, des exemples très emblématiques viennent à l'esprit : les fameux perroquets argentins, les tortues américaines qui infestent les rivières espagnoles ou les chats domestiques, qui sont dévastateurs. Cependant, l'une des espèces envahissantes les plus nuisibles semble bien plus insignifiante : il s'agit de la moule zébrée.
Comme une moule, cet invertébré ne bouge pas et ne chasse pas. Sa seule défense est sa carapace. Malgré cela, ces animaux sont dangereux. Ils ont une incroyable capacité à coloniser des écosystèmes auxquels ils n'appartiennent pas, une fois introduits par l'homme.
Les conséquences de l'invasion de la moule zébrée sont désastreuses, tant pour la nature indigène que pour l'homme, causant d'énormes pertes économiques. Si vous voulez en savoir plus à ce sujet, nous vous invitons à continuer à lire.
Comment est la moule zébrée ?
La moule zébrée (Dreissena polymorpha) est un très petit mollusque bivalve. Il atteint 3 centimètres maximum, bien qu'il soit généralement plus petit. La forme exacte de son motif, ses couleurs et sa carapace sont variables, d'où son nom scientifique. Même ainsi, certaines caractéristiques communes de cet invertébré peuvent être indiquées.
Le motif est généralement composé de bandes irrégulières claires et foncées qui sont souvent en zigzag, mais peuvent être lisses. Les plus foncés sont généralement bruns ou noirs, les plus clairs sont de couleur crème ou pâle.
En revanche, la carapace est plus ou moins triangulaire, avec 2 côtés plus droits et un autre arrondi. L'umbo, le sommet qui joint les 2 côtés droits, est assez pointu. Les 2 autres sommets sont beaucoup plus émoussés.
De plus, l'un des côtés droits est plus long que l'autre. Ce côté est épaissi et plat, permettant à la moule de se tenir debout si elle est placée de ce côté sur une surface plane. Cela permet à Dreissena polymorpha de se distinguer des autres moules.

D'où venez-vous ?
Ce mollusque vit dans les eaux douces et saumâtres. Sa distribution naturelle est limitée aux bassins de la mer Noire et de la mer Caspienne, qui se trouvent à l'est de l'Europe et bordent l'Asie.
Cependant, sa distribution actuelle s'étend sur une grande partie du globe et ne cesse de s'étendre. Aujourd'hui, la moule zébrée apparaît comme une espèce envahissante dans les communautés de Catalogne, de La Rioja, de Castille et León, d'Aragon, de la Communauté valencienne, de Navarre, du Pays basque et d'Andalousie, en Espagne.
Cette espèce a également été introduite dans la plupart des pays européens. La Grèce, la France, la Suède ou la Belgique ne sont que quelques exemples. La même chose se produit aux États-Unis, où il a colonisé la plupart des États, et dans certaines régions du Canada.
Comme il est caractéristique des espèces envahissantes, la moule zébrée s'est répandue dans le monde à cause de l'homme. Dans ce cas, le coupable le plus probable est la navigation.
Il est stipulé que la moule a été transportée depuis ses zones naturelles dans les eaux de ballast des navires ou attachée à leurs différentes surfaces. Les transferts d'eau entre les bassins fluviaux et pour le transport des poissons exotiques ont également contribué au problème. Autre vecteur à considérer, les équipements contaminés de toutes sortes.
Ces moules ont une énorme tolérance aux niveaux de salinité, de température et de dessiccation. De plus, ils sont très résistants au chlore. Ce sont donc des colonisateurs extraordinaires.
Tant qu'elles ont une surface dure à laquelle se fixer et une disponibilité adéquate d'oxygène, les moules peuvent se reproduire et coloniser partout où les humains les transportent. Sans aucun doute, la résistance de cet invertébré est un danger pour l'écosystème en dehors de son aire de répartition naturelle.
Dégâts causés par la moule zébrée
Les espèces envahissantes nuisent gravement aux écosystèmes qu'elles colonisent, mais ces dommages ne se limitent pas à la faune. Les humains sont aussi grandement lésés par leur présence. Voici pourquoi.
Pertes humaines
D. polymorpha s'attache en masse aux infrastructures et machines de toutes sortes. Ainsi, il obstrue les tuyaux, les filtres, les moteurs, les bateaux et les réservoirs, entre autres. Cela nuit aux industries énergétique, agricole et touristique, en plus de rendre beaucoup plus difficile l'approvisionnement des centres urbains. Tout cela entraîne des pertes économiques importantes.
Ces invertébrés se sont également répandus dans les zones de loisirs. Leurs carapaces sont tranchantes et peuvent couper, ce qui présente un danger pour la santé publique.
Pertes environnementales
Ces bivalves sont des filtreurs très efficaces qui se nourrissent de plancton, la base des écosystèmes aquatiques. Ce faisant, ils transforment considérablement les caractéristiques de ces écosystèmes.
Les moules augmentent la clarté de l'eau, modifient les cycles du phosphore, augmentent le dépôt de matière organique et la prolifération de bactéries et d'algues nocives.Ils diminuent également la disponibilité de l'oxygène dans les écosystèmes aquatiques. Toutes ces altérations rendent les environnements envahis moins propices à la vie indigène.
D'autre part, ce mollusque bivalve a provoqué la disparition des moules indigènes par concurrence directe. Des espèces telles que Margaritifera auricularia, Anodonta cygnea et Unio elongatulus sont gravement menacées par la moule zébrée.
De plus, ils favorisent également la transmission d'agents pathogènes à la faune locale. De nombreux oiseaux sont morts du botulisme, causé par une bactérie toxique, qui provient de ces moules, comme l'indiquent des sources journalistiques professionnelles.

Comme cela a été prouvé, la moule zébrée est une espèce très pernicieuse. Son contrôle est très important, mais aussi très compliqué. Par conséquent, comme toujours dans ces cas, la meilleure stratégie pour éviter les dommages est d'abord d'empêcher l'introduction d'espèces potentiellement envahissantes.