Le commerce mondial des animaux exotiques menace les perroquets sauvages

Une nouvelle étude fait état du danger que représente pour les perroquets sauvages le commerce mondial d'animaux exotiques, en particulier pour les espèces de perroquets en voie de disparition. Ce danger est dû à la détection dans huit nouveaux pays d'un virus connu sous le nom de maladie du bec et des plumes chez les perroquets sauvages.

Considérant que de nombreuses espèces de perroquets sont menacées d'extinction, ces nouvelles données suscitent des inquiétudes, notamment pour les espèces menacées. Cela souligne la nécessité d'une sensibilisation accrue aux risques de propagation des maladies infectieuses associées au commerce international de perroquets vivants.

Les nouveaux pays où la maladie du bec et des plumes a été découverte sont le Bangladesh, le Pakistan, le Japon, le Nigéria, les Seychelles, le Vietnam, le Sénégal et la Gambie. La présence de la maladie a été identifiée grâce à une étude réalisée par le Durrell Institute of Conservation and Ecology de l'Université du Kent en collaboration avec d'autres entités internationales.

Les perroquets menacés par le commerce d'animaux exotiques

Les perroquets font partie des groupes d'oiseaux les plus menacés et sont sensibles à diverses maladies infectieuses. Ils font également partie des oiseaux les plus commercialisés par la Convention sur le commerce international des espèces menacées d'extinction (CITES). Le commerce illégal a déjà alimenté le mouvement transfrontalier de près de 20 millions de perroquets depuis 1975.

Ce mouvement a aidé à établir de nombreuses populations de perroquets en dehors de leurs aires de répartition d'origine, en particulier la perruche à collier.La perruche à collier est une espèce très envahissante qui compte actuellement des populations reproductrices dans plus de 35 pays sur les cinq continents.

La première détection de la maladie du bec et des plumes chez des perroquets sauvages originaires d'Asie du Sud, du Sud-Est et d'Afrique de l'Ouest dans cette étude souligne la nécessité de poursuivre les recherches dans ces régions et pourrait avoir des implications pour la conservation des espèces vulnérables qui existent aussi là-bas.

Cette étude indique qu'il existe des relations très étroites entre les séquences génétiques de populations sauvages dans des régions globalement distinctes et qu'il y a eu de multiples événements d'introduction en Afrique de l'Ouest.

La maladie du bec et des plumes

La maladie du bec et des plumes des psittacidés (PBFD), causée par le virus de la maladie du bec et des plumes (BFDV), est une maladie infectieuse fréquemment signalée chez les perroquets en captivité.

La maladie du bec et des plumes chez les perroquets sauvages serait originaire d'Australasie. Cette maladie est une cause bien connue de maladies infectieuses chez les perroquets en captivité. Les oiseaux affectés peuvent développer des plumes anormales, des griffes et des becs déformés, et la maladie peut entraîner la mort, en particulier chez les juvéniles.

Tous les perroquets sont sensibles à l'infection. La nature immunosuppressive du BFDV augmente la susceptibilité de l'hôte à une infection secondaire. La propagation du BFDV peut être entraînée par le commerce mondial de perroquets vivants et d'autres animaux de compagnie exotiques, ainsi que par sa persistance environnementale élevée et sa transmissibilité entre des espèces hôtes étroitement apparentées.

De plus en plus de rapports d'infections par le BFDV dans les populations sauvages, indigènes et introduites, y compris plusieurs populations d'espèces menacées, ont soulevé des inquiétudes quant aux implications pour la conservation de la propagation de l'infection.

L'établissement réussi d'espèces envahissantes peut être dévastateur pour les petites populations insulaires ou les espèces menacées, expliquent les chercheurs. Non seulement par la concurrence pour les ressources, mais aussi en les exposant à un virus comme le PBFD, qui peut constituer une menace supplémentaire importante pour les espèces qui souffrent déjà des pressions d'une faible diversité génétique et de la perte d'habitat.

Suggestions

Les auteurs de l'étude suggèrent que les décisions liées aux déplacements des perroquets devraient inclure une analyse du risque de maladie qui calcule la probabilité d'une exposition ou d'une infection antérieure et le risque potentiel posé par les populations sauvages.

Selon les auteurs de l'étude, il est particulièrement important que ces risques de biosécurité soient pris en compte dans les régions à haute importance de conservation, tant pour les perroquets menacés que pour les autres taxons aviaires à risque d'infection.

En outre, ils recommandent de prêter attention à l'examen systématique des perroquets dans le commerce des animaux exotiques. Ils rappellent également aux professionnels de la conservation, aux éleveurs de perroquets, aux forces de l'ordre et aux autres personnes concernées par les perroquets menacés leur responsabilité et leur importance dans l'augmentation des efforts pour échantillonner les populations de perroquets sauvages et captifs dans le monde.

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